Grippe Aviaire
Fiche Synthèse Pandémie de Grippe Aviaire
I. La Grippe Aviaiire :
La grippe est une infection respiratoire aiguë, contagieuse, d’origine virale. Une épidémie saisonnière hivernale peut toucher 5 à 15% de la population. Le délai d’apparition des premiers symptômes (incubation) de la grippe est de un à 7 jours et les signes cliniques durent 5 à 10 jours : le malade est contagieux 24 à 48 heurs avant l’apparition des signes cliniques et le demeure pendant la période symptomatique de la maladie.
La grippe aviaire, ou grippe du poulet, est une infection due à un virus de la famille des Orthomyxoviridae qui comprend plusieurs genres (ou types) dont Influenza virus A qui se divise en sous-types parmi lesquels H5 et H7.
Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques. Elle peut être fortement contagieuse surtout chez les poulets et les dindes, et est susceptibles d’entraîner une mortalité élevée chez ces espèces.
On parle d’épizootie de grippe aviaire lorsque la maladie affecte brutalement un grand nombre d’animaux à la fois dans une région donnée.
L’homme peut lui-même être contaminé dans des conditions de promiscuité extrême avec des animaux malades, ce qui a été observé en Asie. Pour autant le virus H5N1 n’est pas transmissible de l’homme à l’homme. Une pandémie humaine ne surviendrait que si le virus mutait pour devenir contagieux pour l’espèce humaine. Cette probabilité étant réelle, il faut s’y préparer.
L’extension d’une pandémie (forte augmentation dans l’espace et dans le temps des cas de grippe avec ou sans confirmation virologique, accompagnée d’un nombre de cas graves et d’une mortalité élevée) se fait classiquement en vagues successives pouvant s’installer en 2 à 4 semaines et durer chacune 8 à 12 semaines, séparées de quelques mois voire davantage.
Dans ce contexte, les principaux objectifs sont de préparer la population contre une menace de pandémie grippale.
Les personnes âgées représentent une population très vulnérable face à une pandémie grippale du fait de leur fragilité potentielle ou avérée, du risque de perte d’autonomie ou parce qu’elles sont déjà dépendantes pour les actes de la vie quotidienne.
C’est pourquoi il importe que nous, responsables de SSIAD, sensibilisions nos professionnels de terrain, et veillons à la capacité de tous à respecter les mesures d’hygiène et de protection individuelle.
II. Les mesures d'hygiène et de protection individuelle :
Le virus grippal se transmettant essentiellement par voie respiratoire et pouvant se trouver sur les mains des malades et sur des objets souillés, des mesures d’hygiène standard seront prises
(Lavage des mains, aération des pièces, isolement volontaire ou imposé par décret…).
Les masques
Les malades porteront un masque chirurgical anti-projections pour protéger leur entourage systématiquement, en évitant au maximum les visites inutiles.
La fiche C2 du plan gouvernemental de prévention et de lutte « pandémie grippe aviaire » ci-joint explique les principales règles d’hygiène face au risque épidémique, et est à diffuser largement auprès des usagers des SSIAD et auprès du personnel soignant.
Tous les professionnels de santé disposeront de masques, dits « dispositifs de protection respiratoire individuelle » (PRI), de type FFP2 ou à défaut FFP1.Il s’agit d’appareil de protection respiratoire jetable filtrant contre les particules et est destiné à protéger celui qui le porte contre l’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne , et également par voie « gouttelettes » (salive et sécrétions).Les masques sont à utilisés uniquement en cas de pandémie, évidemment.
Les lunettes
En plastique, lavable après chaque patient avec des lingettes désinfectantes oui alcoolisées, donc réutilisables, elles sont également une barrière au virus car elles protègent les yeux en cas de projection de gouttelettes ou de sécrétions respiratoires. Stock de 1 paire de lunette par agent plus une réserve en cas de casse…
Les blouses et sur blouses
Seront utilisés également, comme les masques en usage unique. Elles protègent la tenue des sécrétions et gouttelettes.
Les gants et les solutions hydro alcooliques
Il faut prévoir également un stock suffisant de gants et de solutions hydro alcoolique (1 flacon par AS plus une réserve suffisante) (petite info, 1 flacon de 100ml permet environ 33 frictions si utilisation correcte donc si 2 frictions par patient : 16 patients=1 flacon ainsi 1 flacon tous les 2 jours si 8 usagers par tournée et donc pour 90 jours de pandémie 45 flacons pour rien que 8 usagers !!!!400 flacons pour 70 usagers; et une boite de gants contient généralement 100 paires de gants).
L’ordre d’enlèvement du matériel après le soin au domicile : la protection respiratoire,la blouse ou sur blouse les gants et les lunettes. Le tout, sauf les lunettes, est à mettre dans un sac plastique hermétique (étanche et fermé) dans une poubelle avec un couvercle, il est également possible de les brûler au feu de cheminée pourles particuliers.
Pour les établissements , se reporter au DASRI ( déchets d’activité de soins à risques infectieux)
III. Les critères de gravité à signaler au centre 15 :
Le domicile restera le lieu de soins privilégié donc il est impératif de connaître les signes de gravité (dont la liste n’est pas exhaustive) afin de ne pas engorger les hôpitaux.
1) Les critères médicaux :
Chez l’enfant (nous n’avons pas d’enfant en SSIAD mais il y en a dans les familles et il est important de les connaître) :
Difficultés alimentaires, tolérance clinique médiocre de la fièvre malgré les mesures adaptées, signes de déshydratation aiguë associée, existence de troubles de la vigilance, signes de détresse respiratoire, apnées, très jeune âge (- de 3 mois) ATCD de prématurité et/ou situations à risques connues.
Chez l’adulte :
Troubles de la vigilance, désorientation et confusion qui seraient inhabituelles, pression artérielle systolique inférieure à 90mmHg, température inférieure à 35°C ou supérieure ou égale à 40°C, fréquence respiratoire supérieure à 30/min, fréquence cardiaque supérieure à 120/min.
2) Les critères psychologiques et sociaux :
Isolement impossible, panique, souhait de la personne et/ou de sa famille du fait de difficultés, précarité familiale,… sont à évaluer par le médecin.
3) Pathologies associées/ facteurs de risques :
Elles sont à connaître : Affections broncho pulmonaires chroniques, insuffisances cardiaques, syndrome néphrétiques, DID, DNID, déficit immunitaires, âge supérieur à 65 ans…
IV. La suppléance et le renforcement du personnel :
L’absentéisme dans les établissements de santé et médico-sociaux dans la phase pandémique peut-être estimé à environ 40% de l’effectif. L’absentéisme observé, hors pandémie, est d’environ 12%. A cet absentéisme habituel s’ajoute un absentéisme résultant soit de l’épidémie de grippe, soit de problèmes divers (transports, enfants malades…) qui empêcheraient la personne de travailler. Ce pourcentage peut varier en fonction du taux d’attaque du virus et des situations locales.
L’absentéisme du personnel pourrait être un problème aggravant de la crise. Cependant, la seule augmentation importante du nombre de patient impose de renforcer le personnel soignant.
Les piste de travail sont nombreuses et à réfléchir dès aujourd’hui.
le rappel des agents en congé ou en formation est la première mesure à réaliser
- augmentation du temps de travail des agents à temps partiel
- augmentation des amplitudes du temps de travail
- ajustements des cycles de travail
La logistique d’un telle réorganisation, tel que l’hébergement sur place ou la garde des enfants, doit être réfléchie et passe par la mise en place de moyens exceptionnels.
renforcer et/ou suppléer les effectifs à partir d’un vivier de personnes ressources, internes ou externes aux établissements.
- déprogrammation d’un certain nombre d’activité, redéploiement de catégories de personnel en intra ou inter établissement
- ressources externes : corps de réserve sanitaire déployé par le préfet (IDE et AS retraitées de moins de 3 ans, étudiants en IFSI, intérimaires…).
En tant que responsables d’un SSIAD, nous devons procéder au recensement des personnels susceptibles de suppléer ou renforcer les effectifs en période de pandémie et sensibiliser l’ensemble du personnel soignant au redéploiement potentiel en situation de pandémie. Il faut faire une liste de personnels retraités de moins de 3 ans.
Document Aressad
en collaboration avec le G.H.S.A.
[Groupement Hospitalier Sud Ardennes]